«Avec le temps, ces cartes démesurées cessèrent de donner satisfaction et
les collèges de Cartographes levèrent une Carte de l'Empire qui avait le format de l'Empire et
qui coïncidait avec lui point par point ;
Moins passionnées pour l'étude de la cartographie,
les générations suivantes réfléchirent que cette carte dilatée était inutile et, non sans impiété,
elles l'abandonnèrent à l'inclémence du soleil et des hivers.
Dans les déserts de l'Ouest, subsistent des ruines très abîmées de la carte ;
Des animaux et des mendiants les habitent.»
Suarez de Miranda, Viajes de Varones prudentes cité par Borgès
J’ai mis en place une cartographie qui reprend contact avec ce sol qu'elle ne représentait que par la distance
y compris en relevant des empreintes produites au contact même de la matière, telles des images du toucher.
L'échelle de ces cartes est aléatoire : plus le détail est important et plus l'on se perd dans ce monde que nous voulons repérer.
Ces cartes sont inutiles, les points de repères aussi, elles n'ont pour seul objectif que d'offrir des parcours imprévisibles et labyrinthiques.
A la manière des arpenteurs d'un autre temps, je poursuis ma quête de la précision, celle, nourrie par un autre regard.
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