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Dans ces vues nocturnes, je revendique la condition de paysage.
Mais je devrais en fait parler de dépaysement et pourquoi pas de « dépaysage » (proche de l’idée de dévisager).
C’est en fait un paysage déstabilisant auquel on a affaire car il met à mal
nos repères (culturels, historiques, géographiques, esthétiques).
Pourtant le paysage est là, « présence » en lui seul, en l’absence de toute référence.
Le paysage n’est plus un décor ou un fond, comme en peinture à une certaine époque.
C’est le motif. Il est la scène et objet de la scène.
Jean Luc Nancy écrit que « Le paysage commence par une notion, fût-elle vague ou confuse,
de l’éloignement et d’une perte de vue qui vaut pour l’œil physique comme pour celui de l’esprit ».
Le paysage nous incite parfois à nous perdre, mais notre regard prend toujours appui
sur ce qui lui servira de repère, ici un rocher ou un arbre, là l’horizon.
Il y a un rapport au lointain, à l’infini, à perte de vue,
mais aussi à perdre l’esprit ou se perdre soi même. "
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