arrière-pays

De la carte au territoire

De par sa complexité topographique, le territoire que l’on entend sous les limites administratives du département des Alpes Maritimes a attiré mon regard et je me suis installé avec ma chambre 4×5 inch.
Loin des « clichés  » de la côte d’Azur révélées par les cartes postales touristiques depuis le XIXè siècle, j’ai voulu me tourner vers l’arrière pays. L’arrière-pays fût longtemps un terme un peu péjoratif suggérant un territoire caché inhospitalier et de peu d’intérêt.
Le géographe nous indique que ce terme prend sa justification dans sa position topographique en désignant communément « une région d’un pays située en arrière de ses côtes ».
L’ « avant » du pays est face à la mer et à l’horizon, c’est le port maritime ouvert vers l’ailleurs. Par opposition ou d’une autre manière, on pourrait dire aussi que l’arrière pays est un pays dans l’ombre de la mer, un pays du « secret », une terre à traverser qui ne se révèle qu’à ceux, curieux, aventurier, passeur, qui veulent passer à d’autres terres.
Ici on traverse des rivières et on contourne des sommets, on passe des sommets afin de relier l’Italie et d’autres territoires plus au nord.
C’est un pays « secret » que j’ai voulu découvrir, à pied ou en voiture. Mon expérience du territoire et les images qui veulent le traduire sont nés d’une perception visuelle d’un paysage en mouvement, à double vitesse ou à vitesse variable, pourrait-on dire.
Les moyens de déplacement s’adaptent à la traversée du territoire, à la topographie des lieux. La perception et le point de vue sont liés à la lenteur du marcheur, ou à d’autres moments, à ceux plus fugace et insaisissable de l’automobiliste.