Depuis plus de vingt ans, les îles balisent mon parcours, elles sont des lieux d’observation, d’apprentissage et d’expérimentation. J’aime penser que les continents sont centrés sur les îles, comme un point au milieu d’un cercle. L’île est intérieure, « condensé de lieu », elle invite à ouvrir l’espace, à rayonner vers ses bordures et offre un point de vue sur le monde « extérieur »….
Photographier, tout comme observer ou arpenter une île, c’est se poser la question des limites du regard,des bordures du lieu, du cadre de l’image. On n’y répond pas forcément par les mots… L’image est une île…
Choisir une île ? S’il ne devait y en avoir qu’une ?
J’en choisirais une qui ne porte pas encore de nom, une île inhabitée et sans chemins, cela va sans dire.
Quant aux images que je rapporte des îles, elles sont volontairement sans date.
L’exploration attentive d’un rocher ou d’une île renvoie à une échelle de temps sans commune mesure avec celle de l’homme, à une dimension intemporelle.
Aujourd’hui, mes images sont rassemblées dans l’insulaire de ma mémoire.
Un archipel où chaque île et chaque image sont des catalyseurs d’histoires et continuent peu à peu de construire mon regard.
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