Le limon est la poussière de l’eau, comme la cendre est la poussière du feu. Cendre, limon, fumée donneront des images qui échangeront sans fin leur matière …
L’oeil lui-même, la vision pure, se fatigue des solides. Il veut rêver la déformation. Si la vue accepte vraiment la liberté du rêve, tout s’écoule dans une intuition vivante. Gaston Bachelard. L’eau et les rêves. Les eaux composées
La série des « Eaux composées » s’attarde dans les recoins humides du paysage, pour en offrir une vision intérieure, au niveau du sol. Fluidité et mouvement s’effacent pour des « entre deux eaux » en suspension, turbides ou saumâtres, vision de l’apnée. Ces images brouillent la hiérarchie entre la vue, le toucher et la matérialité. Le photographe-scaphandrier est face à un paysage qui ne lui répond que par la solitude, l’intimité, la fragilité et le silence.